Des atrocités perpétrées par le régime d’al-Assad en Syrie contre les opposants secouent le pays depuis mars 2011. Les autorités turques ont, à maintes reprises, demandé à Bachar al-Assad d’arrêter la répression des manifestants anti-gouvernementaux. Pendant des mois, elles ont cru que les bonnes relations établies entre Ankara et Damas pourraient les aider à jouer un rôle dans la résolution de la crise – une croyance faussement partagée par certains acteurs internationaux. Or, al-Assad n’a pas renoncé à son désir d’écraser l’opposition par force.
La Turquie, ayant compris que ses efforts diplomatiques n’apporteraient aucun résultat, s’est trouvée dans une situation très délicate avec des ramifications belliqueuses. A présent, il existe au moins cinq facteurs qui préoccupent la Turquie – et qui jouent, par conséquent, sur la décision gouvernementale turque de formuler une politique étrangère envers la Syrie. Ils concernent la question des réfugiés (a), la faible probabilité d’une intervention militaire internationale (b), le conflit entre Ankara et Damas (c), ainsi qu’une éventuelle formation kurde au nord de la Syrie (d).
La répression féroce du mouvement de l’opposition en Syrie par les forces gouvernementales constitue un problème important pour la paix et la stabilité internationales. Comme il a été démontré dans cette étude, La Turquie est gravement touchée par le chaos en Syrie – il ne serait pas faux non plus d’affirmer qu’elle est parmi les pays les plus touchés. Elle a donc intérêt à ce que la crise soit résolue le plus vite possible et que les réfugiés syriens qu’elle a accueilli sur son territoire retournent au plus vite dans leur pays.
Or, il semble que la résolution de la crise syrienne n’est pas pour demain. Le gouvernement al-Assad est toujours en place, et il est difficile de prévoir une date pour son départ. L’incapacité de la communauté internationale à mettre fin au règne d’al-Assad est claire: Une intervention multinationale ne pourra avoir lieu que dans des circonstances extrêmes.
Ankara devra donc continuer à maintenir des mesures de sécurité à un niveau élevé et procurer une aide humanitaire sur son territoire pendant longtemps. Pour réussir en ces deux points, l’appui des pays désireux de la stabilité dans la région peut être extrêmement utile. La Turquie a donc intérêt à entreprendre des efforts diplomatiques considérables dans des plateformes internationales pour acquérir un certain soutien. Une crise de cette ampleur rend une coopération internationale nécessaire.
Coments