L’islam dans l’espace ex-soviétique
„La distribution géographique de l’islam sans l’espace ex-soviétique est relativement stable. Le faible taux migratoire des populations musulmanes d’Asie centrale explique la stabilité géographique de leur confession. La Crimée représente la seule exception en raison de la déportation des Tatars. Les migrations en cours sont néanmoins en passe de modifier cette géographie confessionnelle, tandis que le foyer des Tatars de Kazan marque une discontinuité majeure dans l’espace religieux russe… Les problèmes ethniques sont devenus l’argument principal des mouvements revendiquant des changements de frontières dans 60% des cas, La modification du tracé est, elle, à la source de 34% des conflits. Le plus souvent, les revendications font référence aux modifications issues d’un passé lointain: 26% avant 1945, 11% avant 1924, 5,5% avant 1917 et 4% avant la Grande Guerre; 5% des conflits combinent plusieurs sources de litiges frontaliers. Les conflits officiels inter-étatiques sont peu répandus: environ 14% des conflits (15,2% au niveau des anciennes républiques de l’Union). Dans 25% des cas, ce sont les autorités locales qui revendiquent des territoires extérieurs ou qui contestent l’organisation politico-territoriale de la Fédération de Russie. 43% des revendications territoriales sont ouvertement définies dans les programmes des partis politiques alors que seulement 18% d’entre elles sont citées dans les médias. Ces conflits mineurs non officiels ne sont pas moins dangereux que des conflits institutionnalisés, car ils ont souvent des répercussions considérables sur des populations et sur l’état économique des régions.”
(M. Fourcher, coord., Fragments d’Europe, Fayard, Paris, 1993, pp. 221-226).
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