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Note d’actualité du Cf2R N°661 / Novembre 2024
L’Ukraine, désormais proche de sa troisième année de conflit avec la Russie, se trouve dans une situation critique, tant militaire qu’économique. Sur le terrain, les combats sont intenses et voient les forces russes progresser dans plusieurs régions clés comme Kharkiv et Zaporijjia, augmentant ainsi la pression sur Kiev. Cette avancée russe oblige l’Ukraine à revoir ses priorités en matière de dépenses et de mobilisation, comme en témoigne l’adoption récente de la loi de finances pour 2025, qui prévoit d’allouer environ 26% du PIB à la défense, avec une augmentation des dépenses militaires de 1,6 milliard de dollars par rapport à 2024, portant le total à environ 53,4 milliards de dollars. Cet engagement financier vise à soutenir une armée qui fait face à une érosion croissante de ses capacités de combat.
Le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a déclaré que toutes les recettes fiscales seront destinées au renforcement des forces armées. Mais l’Ukraine devra également faire face à un déficit budgétaire qui, en 2025, dépassera les 35 milliards de dollars. Avec un déficit qui a atteint 20,6% en 2023 et le Parlement ukrainien contraint d’augmenter les impôts pour la première fois depuis le début de la guerre, l’économie nationale est dans une situation de grande fragilité. La dépendance aux aides extérieures devient de plus en plus marquée et le soutien occidental, bien que généreux, est soumis à conditions. En effet, selon des sources locales, les partenaires de l’OTAN auraient notamment demandé à Kiev d’abaisser l’âge de la conscription à 18 ans pour combler les pertes sur le terrain. Actuellement, l’âge minimum pour la conscription est de 25 ans, mais le gouvernement ukrainien envisage de le réduire à 21 ans, voire à 18 ans sous la pression des alliés.