Interview avec S.E. Saker MALKAWI
Ambassadeur de Royaume Hachémite de Jordanie
Vasile SIMILEANU: Excellence,
Je vous remercie beaucoup pour cet entretien sur une question complexe comportant d’importants acteurs étatiques: la Russie et les Etats-Unis, ainsi que des acteurs régionaux: l’Israël, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et la Turquie. Le Moyen-Orient est à l’ordre du jour permanent de la diplomatie internationale. Les problèmes générés par les conflits locaux intéressent la communauté internationale et leurs effets ont des conséquences globales. Quels sont les effets stratégiques sur le Royaume Hachémite de Jordanie?
Saker MALKAWI: La Jordanie a essayé de garder l’équilibre entre les différents acteurs de la région du Moyen Orient, qui sont souvent des belligérants. Malgré les soubresauts successifs et surprenants par leur gravité ou par leur rapidité.
V.S.: Monsieur l’Ambassadeur,
Une question délicate des relations diplomatiques jordaniennes est celle liée à l’État d’Israël. Veuillez préciser quelques stratégies qui pourraient rétablir et relancer les relations bilatérales afin de sécuriser et de combattre le terrorisme régional! Y a-t-il des stratégies communes des structures compétentes pour arrêter ce fléau régional?
Saker MALKAWI: La cause palestinienne fut très longtemps l’unique survivance de l’époque coloniale et le peuple palestinien l’unique peuple dont les droits basiques sont déniés. Alors qu’il a le droit à avoir un Etat souverain et indépendant dans les territoires d’avant le 4 juin 1967 et ayant Jérusalem comme capitale. Côte à côte avec l’Etat d’Israel. Ce qu’on appelle et on admet mondialement comme la solution de deux Etats (The Two States Solution).
V.S.: Monsieur l’Ambassadeur,
La situation interne en Syrie et en Irak a imposé / a déterminé la mise en place de nouvelles stratégies promues par l’administration d’Amman.
Les effets des conflits à l’intérieur de deux États affectent la sécurité de la Jordanie à moyen terme. On connaît très bien les efforts financiers de votre pays concernant la migration syrienne et irakienne. Par conséquent, quelles sont les stratégies jordaniennes pour limiter les flux migratoires vers d’autres Etats? Envisagez-vous de nouvelles approches géostratégiques et humanitaires?
Saker MALKAWI: L’afflux des migrants de tous les pays en conflit, Iraq, Libye, Yemen et finalement les réfugiés syriens, a engendré beaucoup de problèmes. Ces problèmes ne sont pas seulement d’ordre militaire ou sécuritaire.
Les besoins des réfugiés sont semblables aux besoins des Jordaniens. Ils ont besoin des services médicaux, des hôpitaux, de l’eau, de nourriture. Mais ils ont besoin aussi d’écoles de tous les niveaux. Et ils ont besoin des services d’hygiène et vont ajouter aux problèmes environnementaux tels que la pollution atmosphériques et de la nappe phréatique.
Le nombre de réfugiés syriens a avoisiné le 1,300,000 réfugiés. Ils forment déjà le cinquième de la population jordanienne et nécessitent de leur consacrer presque le quart du budget de l’Etat jordanien.
La communauté internationale et surtout les pays qui ont beaucoup insisté pour que la Jordanie ouvre grandes ses portes ne récompensent la Jordanie plus que les tiers de ces dépenses qui sont calculées en coopération étroite avec les ONG en Jordanie. Ces besoins sont publiés chaque année dans le Response Plan et qui porte cette année le millésime Response Plan 2017-2019 www.jrpsc.org.
V.S.: Votre Excellence ,
Nous vivons une période de changements des paradigmes internationaux. La Jordanie prétend être un important acteur régional eurasien et un donateur de sécurité! Par conséquent, je vais vous poser une question directe: quel est le rôle géopolitique de la Jordanie au Moyen-Orient? Comment la Jordanie agira-t-elle en Syrie et en Irak dans les domaines diplomatique, politique, économique et militaire?
Saker MALKAWI: La Jordanie, et dès le tout début de la crise syrienne a proclamé haut et fort, que la seule voie viable était et reste toujours la voie politique et de négociation entre les acteurs syriens.
Concernant les autres crises qui ont suivi, la Jordanie a essayé de toujours maintenir une position médiane et a toujours prôné la négociation et a toujours incité à la désescalade, tant verbale que sur le terrain.
Votre Excellence, Monsieur l’Ambassadeur, je vous remercie sincèrement pour cette interview et pour la sincérité et la courtoisie de répondre à nos questions!
Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l’accomplissement de votre agenda diplomatique en Roumanie!
Interview réalisée par Vasile SIMILEANU
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