L’évidence voudrait qu’on accepte l’idée que la Tunisie est un pays bilingue. Certes le Nord du pays et notamment la région côtière est plus francophone que l’intérieur du pays. Les Tunisiens n’ont aucun problème avec la langue et la culture françaises, en effet une partie non négligeable est complètement imprégnée par l’éducation française, une influence jamais démentie depuis l’indépendance du pays en 1956. Les rapports des Tunisiens à la langue française est plus de l’ordre politique qu’idéologique. C’est dans ce cadre que s’inscrit le rejet du français par le leader islamiste Rached Ghannouchi qui a suscité une grande polémique, assimilant à tort la pratique du français en Tunisie à une pollution linguistique.
Je crois également que les effets de cette polarisation vont rapidement s’estomper, car Ennahda aura du mal à faire changer des lois qui datent de l’indépendance et par conséquent à effacer des choix politiques bien réfléchis qui ont ouvert la Tunisie sur son environnement régional et européen. Je rappelle que la Tunisie est un membre fondateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (l’OIF) et à ce titre, les représentants tunisiens de cette organisation sont loin d’être écartés des sphères de décision et du paysage politique tunisien. Les Tunisiens n’accepteront pas une telle régression culturelle.
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