«Rien n’est plus facile que de dénoncer un malfaiteur,
rien n’est plus difficile que de le comprendre»
Fédor Dostoïevski
Le monde arabe, notamment dans sa composante maghrébine, semble aujourd’hui comme suspendu entre ses représentations mythiques et identitaires et les réalités socio-économiques et internationales. Sans poids ni influence sur les relations internationales, sans véritable moyen de pression depuis l’échec de l’utilisation de l’arme du pétrole, déchiré par des rivalités internes, en proie à la montée de l’islamisme, le monde arabe se trouve aujourd’hui à un tournant de sa longue et féconde histoire. Les seules images que retient le monde aujourd’hui sont celles de la violence et de l’extrémisme religieux, se formant en luttes contre les régimes en place. L’Algérie n’a pas échappé à cette règle comme nombre d’autres pays arabes. Pourtant à en croire un des pères fondateurs de l’Algérie contemporaine, Houari Boumediene, l’islam est loin de constituer un recours ou une alternative de changement pour un peuple qui lutte pour sa survie.
Afin de bien cerner cette situation provoquée et aggravée par une politisation accrue de l’islam, il convient de faire le rappel historique dans lequel cette violence islamiste actuelle trouve son inspiration et tente de tirer sa légitimité. Comme les autres religions monothéistes, l’islam n’a pas échappé à la confusion qui régnait depuis les Romains, entre le spirituel et le temporel. Si le monde musulman est aujourd’hui partagé entre démocrates et islamistes virulents, ce n’est pas seulement sous l’effet de l’occidentalisation des uns et du rejet de ce même occident par les autres, mais aussi parce que le coran, comme tout texte sacré, fait l’objet de multiples lectures plaçant la religion au coeur de la vie sociale. Dès lors les éfenseurs d’un islam authentique se sont manifestés à toutes les époques depuis près de quatorze siècles. Les divisions et les antagonismes des positions des uns et des autres étaient par conséquent inévitables.
Cette confrontation prend aujourd’hui la forme d’un conflit ouvert entre deux courants dans le monde islamique. L’un moderniste ayant pour ambition de confiner l’islam dans la stricte limite du spirituel par une politique excessive de contrôle voire d’appropriation de la religion. En face, un courant traditionaliste, accroché à l’interprétation des premiers compagnons du Prophète Mohammad, qui en constituant le système de califat , ont donné au pouvoir sa double dimension spirituelle et temporelle. En excluant toute lecture sauf celles des quatre écoles autorisées par la Sunn , le courant traditionaliste alors dominant, a placé la religion au centre de la vie.
http://www.politique-actu.com/dossier/algerie-islamisme/27961/
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