La montée en puissance de l’Iran, peut être une des conséquences de l’intervention américaine en Irak et en Afghanistan, qui trouve à mon sens son prolongement dans l’épineux dossier nucléaire de Téhéran, mais également dans le discours nationaliste de son président Ahmadi Nedjad, dans le quel se reconnaissent aujourd’hui une frange entière de l’opinion publique arabe, (je rappelle qu’aujourd’hui l’Iran produit plus de rhétorique anti israélienne que l’ensemble du monde arabe réuni) cette politique inquiètent très sérieusement la plupart des régimes arabes voisins de l’Iran mais pas seulement.
Considérant la politique de Téhéran en Irak, au Liban et en Palestine, certains dirigeants arabes accusent la République islamique d’ingérence dans les affaires arabes. D’autres soupçonnent l’Iran d’œuvrer à la formation d’un «Arc chiite» qui menacerait les pouvoirs sunnites, fragiles il faut le reconnaître.
C’est dans ce contexte de tensions exacerbées, que j’ai trouvé intéressant de s’interroger sur les relations irano-arabes, en mettant en lumière les objectifs mais également les divergences profondes des deux camps quant à la vision stratégique de chacun dans un monde de plus en plus instable et en proie à des dangers de type nouveaux: cassure entre le Nord et le Sud, guerres régionales, guerres asymétriques, conflits d’ordre nationalistes alimentés souvent par des idéologies très contre versées, augmentation des replis identitaires dans un monde paradoxalement mondialisé, et bien évidemment la question difficilement définissable du terrorisme.
La situation géographique de l’Iran, mais surtout son idéologie «impérialiste» dans le sens neutre du terme» (on estime que la théorie de l’empire est née en Perse, face à des cités grecques incapables d’élever la politique au-dessus du modèle de la cité) notion qui s’est incarnée notamment dans l’empire achéménide et dans une religion, le chiisme qui comporte avec la doctrine ‘Al Farabi, l’une des conceptions les plus achevées de la théocratie.
Avec sa position géostratégique, son passé historique imposant et ses ressources pétrolières remarquables, l’Iran prend une place considérable au Moyen-Orient. L’Iran, Etat le plus ancien du monde (l’empire perse remonte en effet au VI siècle avant J.C) dispose d’un vaste territoire, d’une importante population et d’importantes ressources pétrolières et gazières. Tous ces éléments de l’histoire iranienne contribuent à lui donner des ambitions de puissance régionale.
Il joue un rôle significatif sur l’échiquier de la région et sa politique étrangère reste complexe voire imprévisible. La politique iranienne interne et externe soulève plusieurs points d’interrogation essentiellement sur la relation entre le politique et le religieux.
Dans cet exposé je vais tenter d’analyser les relations irano-arabes en s’appuyant sur deux périodes clés c’est à dire depuis 1951 à nos jours : une période pré révolutionnaire et une autre période qui démarre avec la révolution islamique de1979 que j’ai désigné par période post révolutionnaire.
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