L’entrée de la Turquie dans la Communauté européenne avait été expressément envisagée dans l’accord d’association signé à Ankara le 12 septembre 1963, dont l’article 28 affirme en effet „lorsque le fonctionnement de l’accord aura permis d’envisager l’acceptation intégrale par la Turquie des obligations découlant du traité instituant la Communauté européenne, les parties contractantes examineront la possibilité d’une adhésion de la Turquie à la Communauté”. La Turquie a officiellement déposé sa candidature le 14 avril 1987, bien avant donc que les Etats d’Europe centrale et orientale, membres de l’Union depuis le 1er mai 2004, puissent seulement envisager une telle éventualité.
A l’occasion des élections européennes de juin 2004, la question turque s’est invitée dans les débats sur l’UE, prenant des formes variables dans les différents Etats membres de l’Union
Les débats à l’intérieur de chacun des Etats membres ajoutent à la complexité de cette géographie générale.
L’échec du référendum français sur le constitutionnel a réduit les opportunités pour calmer le débat sur la Turquie en France.
Dans de nombreux pays de l’UE, cette fragmentation se double d’un écart profond entre élites politiques et opinion publique. La Turquie ne pourra adhérer à l’UE que si les gouvernements européens sont convaincus de la nécessité de cette adhésion et,
L’identité européenne est un débat qui ne concerne que la Turquie, à tel point que cela a catalysé les réflexions que mènent les Européens sur leur propre identité.
L’enthousiasme de la Turquie en faveur de l’adhésion à l’UE commence à décliner depuis quelques années.
En même temps, les leaders turcs sont pleinement conscients de l’importance du scepticisme dans la plupart des pays membres de l’UE. Ils savent que les concessions faites sur des dossiers importants, telle que la question chypriote, ne seront probablement pas récompensées par l’UE.
L’un des débats les plus sensibles porte sur la question des différences culturelles et religieuses.
L’avenir de l’île divisée de Chypre est également un sujet extrêmement controversé.
Il déplore que l’absence de progrès dans des domaines mondialement controversés, comme les principes fondateurs et la suppression de l’Article 301 du code pénal turc, ait créé à tort l’impression que la Turquie avait cessé les réformes.
. Plus généralement, si l’on envisage le continent eurasiatique dans son ensemble, comme il convient de le faire en bonne méthode, on voit que ses mouvements principaux résulteront de l’articulation entre quatre grandes plaques géopolitiques, si je puis employer cette métaphore tectonique: la plaque européenne, plastique; la plaque russe, dure mais fragile; la plaque chinoise, en expansion et incertaine; et, de l’extérieur, la plaque américaine, maîtresse. L’examen de cette articulation nous entraînerait trop loin. Il me suffira de remarquer que la position qu’occupera la Turquie entre ces plaques importera, car la Turquie est et restera un acteur asiatique non négligeable à travers le Caucase, l’Asie Centrale, le Proche et le Moyen-Orient. Cela aussi, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ne devront pas l’oublier.”
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