Hicham EL AADNANI
Poudrières aux frontières : risques d’embrasement au Sahel avec une Libye encore effritée
L’accumulation de crises aux frontières de l’Algérie place ce pays face à des défis sécuritaires et géopolitiques croissants qui pourraient rapidement le déborder, l’amener à revoir ses priorités stratégiques et le contraindre à négocier avec le Maroc.
En effet, du côté sud, la déstabilisation du Sahel avec le récent coup d’état au Niger et la menace jihadiste grandissante au Mali et au Burkina Faso accroissent considérablement les risques d’infiltrations et d’attaques sur le territoire algérien. Sur plus de 1000 km de frontières poreuses, dans un environnement désertique propice aux trafics et aux mobilisations armées incontrôlées, l’armée algérienne aura du mal à endiguer seule ces périls.
D’autant plus qu’à l’Est, la frontière avec la Libye reste un immense no man’s land à la merci de groupes radicaux et de réseaux mafieux prospérant grâce aux trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains. Là aussi les capacités de surveillance et de contrôle de l’Algérie sont très limitées sur une zone faisant près de 1000 km de long.