L’instituteur égyptien Hassan el-Banna crée les Frères musulmans en 1928 dans un contexte de développement du foyer sioniste en Palestine et dans une époque où la colonisation offrait aux Britanniques la mainmise sur le canal de Suez. Ces facteurs amènent Hassan el-Banna à imaginer un mouvement religieux qui pourrait s’opposer à la colonisation et à la domination du monde arabo-musulman par les Occidentaux. Selon ce penseur, il fallait retrouver la voie de l’islam pour chasser les colonisateurs car les musulmans, en perdant leur foi, avaient permis la domination occidentale. C’est le cœur de la doctrine des Frères musulmans, qui se retrouve aussi à Gaza avec la branche palestinienne des Frères musulmans, le Hamas. Dans un premier temps, ce groupe refusait de participer aux combats aux côtés de l’OLP — Organisation pour la libération de la Palestine —, car il fallait d’abord « ré-islamiser » la société palestinienne avant d’affronter Israël. Pour les Frères musulmans, ce mouvement de « réislamisation » des sociétés doit se réaliser au sein du monde musulman mais également à l’extérieur, notamment en Europe où se trouvent des foyers de populations musulmanes. Le corpus des Frères musulmans s’articule, à l’origine, autour de la pensée de Ibn Taymiyya, un théologien sunnite du XIIIe siècle, confronté aux tentatives de conquête des Occidentaux pendant les croisades. Ce dernier tenait également une position radicale à l’égard des chiites et des chrétiens locaux. À ses yeux, la seconde obligation pour un fidèle, après la foi, est la défense des terres musulmanes.
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